mercredi 9 avril 2014

"L'oeil dans le ciel" - Philip K. Dick

Après avoir lu Les pantins cosmiques, je m'attendais déjà à voir mon cerveau se faire lessiver, essorer puis se faire sécher dans le jardin, au loin. Si ce n'était pas encore le cas avant, je suis maintenant persuadée que Philip K. Dick est un fou. Ou un génie. Ou les deux. Quoiqu'il en soit je vais désormais prier tous les soirs pour ne jamais me retrouver dans son imaginaire.

Car c'est de ça qu'il est question dans ce livre. Huit personnages, victimes d'un accident à base d'accélérateur de particules atomiques (ne vous inquiétez pas, vous n'aurez pas à subir tout un jargon scientifique érudit durant l'histoire, ceci n'est qu'un prétexte), se retrouvent enfermés tour à tour dans l'esprit de chacun d'entre eux, ou presque. Dans une réalité parallèle qui se trouve être parfois très proche du monde tel qu'on le connait, avec de grosses différences pourtant mais qui collent tout à fait à l'idée que se font les gens de leur entourage. C'est ainsi que la religion remplace la médecine et l'argent, que les éléments désagréables finissent par disparaître sans préambule, que tout est sujet à complot, qu'il soit communiste ou que ce soit cette ampoule qui grille en même temps que le téléphone sonne...

Il faut clairement avoir pas mal de problèmes à s'adapter à la réalité pour pouvoir imaginer des scénarios pareils, aussi bien construits et détaillés, aussi terrifiants et faussement rassurants parfois. Et bien que je puisse comprendre certains points de vue, il faut admettre qu'on est probablement plus en sécurité en dehors de notre tête. Mais Philip K. Dick ouvre la porte à certains débats intéressants et confirme en beauté cet adage : L'enfer c'est les autres. Et l'oeil dans le ciel continue de guetter...

Bien qu'il soit très prenant et passablement troublant, c'est un livre qui se lit très vite, et le moins qu'on puisse dire, c'est qu'on ne l'oubliera pas de si peu. L'imaginaire prend ici toute son ampleur, et l'auteur ne manque pas d'idées pour vous faire regretter l'insipide réalité.

par Mrs.Krobb

L'oeil dans le ciel de Philip K. Dick
Littérature américaine (traduction par Gérard Klein)
J'ai lu, février 2014
6 euros

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